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Patrimoine Religieux
Le patrimoine religieux de Plourin-Lès-Morlaix est constitué de l'église et de son enclos, des chapelles, des croix et calvaires disséminés dans la campagne et de quelques fontaines.
• L'église Notre-Dame, située au centre bourg, date de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe. Elle a succédé à une église gothique, originellement sous le patronage de saint Pierre, dont il reste le chevet, des fenêtres et des enfeus1.
Le clocher, de plan carré, a été édifié en 1728. D'un style classique, très sobre, il est daté d'une tour attenante abritant un escalier à vis. À l'intérieur, dix chapelles latérales servaient aux dévotions des riches familles de la paroisse. Les Coatanscour étaient de celles-là : un des piliers porte leur écusson.
Les fonts baptismaux sont datés du début du XVIe. Les visages sculptés sur la cuve illustrent les diverses conditions sociales et les différents âges de la vie. La chaire, du XVIIe est également remarquable.
La chapelle ossuaire, construite dans l'enclos paroissial, est un monument rectangulaire qui date du XVIIIe. Elle est consacrée à saint Mathurin, dont on dit qu'il guérissait maux de tête, faiblesse d'esprit et folie. Restaurée, elle abrite sous ses arcades six statues en kersantite2 polychrome qui proviennent de Roland Doré3, provenant de l'ancien calvaire de l'enclos, et qui fut probablement détruit pendant la Révolution.
La chapelle Sainte-Philomène est une chapelle de style néo-classique, située au carrefour de la rue d'Argoad (ou Argoat) et de la route de la Croix de Pierre, au Nord-Est du bourg de Plourin-lès-Morlaix. La Chapelle date de 1843. C'est le seul édifice religieux du Diocèse de Quimper et de Léon a être dédié à Sainte Philomène, vierge et martyre au IVe siècle sous Dioclétien.
En 1961, à la suite de la décision de Jean XXIII de rayer sainte Philomène du calendrier liturgique (son existence n'étant pas avérée), la chapelle changea de nom pour prendre celui de Saint Michel Archange.
Au fil des années, l'édifice finit par être délaissé et son état devint tel qu'il fut fermé au public. Au début des années 2010, la chapelle est désacralisée, puis rénovée entre 2012 et 2015 par la commune de Plourin-lès-Morlaix, propriétaire de l'édifice depuis le 17 avril 2015 ; l'ancienne chapelle est devenue un espace d'animation dans lequel se déroulent spectacles, expositions, concerts, etc.
• Des croix et calvaires sont disséminés à travers la campagne de Plourin-Lès-Morlaix. Leurs significations varient :
- jalonnements d'itinéraires,
- frontières paroissiales,
- croix votives liées aux épidémies, croix de mission,
- croix de mariage...
Parmi les plus remarquables, citons :
- la croix du Guilly,
- la croix de Stanennic, datée du Moyen Âge;
- la croix de l'allée de Coatelan, près de la mairie, au carrefour de la rue de Pen ar Roz et de l'allée de Coatelan, en granit de Kersanton;
- la croix de Kerasody,
- la croix de Lestrezec,
- le calvaire-autel du Sycomore...
• La fontaine Saint-Fiacre. Du monastère de Saint-Fiacre, fondé en 1660 par Vincent le Borgne, seigneur de Lesquifiou, pour les moines de la congrégation des Minimes, transformé en hôpital militaire par ordonnance royale en 1781, ne subsistent aujourd'hui qu'une partie du mur d'enceinte et la fontaine. Celle-ci est composée d'un bassin et de la fontaine proprement dite. À l'intérieur, une niche abritait la statue de saint Fiacre, patron des jardiniers, qui est installée aujourd'hui dans l'église.
• L'époque Doré (XVIIe siècle)
Reconnue tardivement pour son apport dans la statuaire bretonne, l'œuvre de Roland Doré est très présente dans l'enclos paroissial. On lui doit la "sainte Anne, la Vierge et l'enfant", et la statue de saint Yves de l'église Notre-Dame, ainsi que les statues qui ornent les piliers du mur de l'enclos, dont une piéta et "la fuite en Egypte" de Joseph, Marie et de l'enfant Jésus.
1. enfeu, enfeus : (de enfouir) Niche à fond plat ménagée dans un mur pour abriter un tombeau. (Églises médiévales.)
2 . kersantite : Roche magmatique filonienne, de composition proche du granite.
3 . Roland Doré : est né en 1618 et mort en 1660, il est originaire de Landerneau. Sculpteur, mais aussi architecte à Landerneau dans la première moitié du XVIIe siècle, Roland Doré, qui se désigne lui-même comme « sculpteur du Roi » et son atelier ont réalisé une soixantaine d’œuvres, souvent en kersantite, principalement dans le Léon et le nord de la Cornouaille. Ces œuvres sont surtout religieuses et sont postérieures à la construction des grands calvaires bretons des époques précédentes. Issues de commandes ecclésiastiques ou aristocratiques, ses sculptures portent l’empreinte stylistique de son atelier (visages ronds au profil tranchant, drapés stylisés et hiératiques). Les œuvres de son atelier, particulièrement des calvaires, sont très répandues dans les enclos paroissiaux bretons.